sábado, 23 de abril de 2011

Christine de Pizan (1363 - 1431)

Christine de Pisan - Seullete suy (Lucie de Vienne Blanc)



Seulete suy

Seulete suy et seulete veuil estre,
Seulete m'a mon doulz ami laissiée ;
Seulete suy, sanz compaignon ne maistre,
Seulete suy, dolente et courrouciée,
Seulete suy en languour mésaisée,
Seulete suy plus que nulle esgarée,
Seulete suy sanz ami demourée.

Seulete suy à huis ou à fenestre,
Seulete suy en un anglet muciée,
Seulete suy pour moi de plours repaistre,
Seulete suy, dolente ou apaisiée,
Seulete suy, riens n'est qui tant messiée,
Seulete suy en ma chambre enserrée,
Seulete suy sanz ami demourée.

Seulete suy partout et en tout estre,
Seulete suy, ou je voise ou je siée,
Seulete suy, plus qu'autre riens terrestre,
Seulete suy de chascun délaissiée,
Seulete suy durement abaissiée,
Seulete suy souvent toute éplourée,
Seulete suy sans ami demourée.

Princes, or est ma doulour commenciée :
Seulete suy de tout deuil menaciée,
Seulete suy plus teinte que morée,
Seulete suy sanz ami demourée.




Pierre de Ronsard en musique

chanson historiques de France 135 : Mignonne allons voir si la rose 1576
Ode à Cassandra de Pierre de Ronsard





chansons historiques de France 55 : le Printemps retourné 1586



Chansons historiques de France 55 : le Printemps retourné 1586


RONSARD - BEETHOVEN.Mignonne allons voir si la rose. Lettre à Elise.



Ronsard en Musique

Charles D’Orléans – Poésie - Dieu, qu’il la fait bon regarder




Dieu, qu’il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle !
Pour les grans biens qui sont en elle,
Chascun est prest de la louer.
Qui se pourroit d’elle lasser ?
Tousjours sa beauté renouvelle,
Dieu, qu’il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle !
Par deça ne dela la mer
Ne sçay dame ne damoiselle
Qui soit en tous biens parfais telle ;
C’est un songe que d’y penser.
Dieu, qu’il la fait bon regarder !

http://www.litteratureaudio.com/forum?forum=5&topic=364&page=1 accédé le 23 avril 2011 par Norma Regina

La Complainte de Rutebeuf (1230? - 1285?) Le pauvre Rutebeuf

Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille à terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d'hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est advenu
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Adaptation en Français moderne

http://www.poesie.net/rutebeu1.htm accédé le 23 avril 2011 par Norma Regina

Lorsque les jours sont longs en mai (par Jofre Rudel

Lorsque les jours sont longs en mai
M'est beau doux chant d'oiseaux de loin
Et quand je suis parti de là
Me souvenant d'amour de loin
Vais de désir front bas et clin* (* incliné)
Ainsi chants ni fleurs d'aubépine
Me plais(ent) plus que l'hiver(nale) gelée

Jamais d'amour me réjouirai
Si ne jouis (de) cet amour de loin
Que mieux ni meilleur ne connais
Vais nulle part ni près ni loin
Tant est son prix vrai et sûr
Que là devant les Sarrasins
Pour elle être captif (je) réclame

Triste et joyeux m'en partirai* (* éloignerai)
Quand verrai cet amour de loin
Mais ne sais quand la reverrai
Car nos terrains sont vraiment loins
Il y a tant cols et chemins
Et pour ceci ne suis devin
Mais que tout soit comme à Dieu plaît

Paraîtra joie quand lui querrai* (* demanderai)
Pour l'amour-Dieu l'amour de loin
Et s'il lui plaît j'habiterai
Près d'ell(e) mêm(e) si je suis de loin
Donc arrivera l'entretien* fi(dèle) (* étape de l'amour courtois)
Qu'amant lointain devenu proche
A ses beaux dits* jouira (de) plaisir (* paroles)

Je tiens bien le Seigneur pour vrai
Par qui verrai l'amour de loin
Mais pour un bien qui m'en échoit
J'ai deux maux car tant m'est de loin
Ah que (je) sois là-bas pélerin
Que mon bâton et mon tapis
Soient par ses beaux yeux regardés

(que) Dieu qui fit tout qui va et vient
Et forma cet amour de loin
Donn(e) le pouvoir au coeur que j'ai
Que bientôt (je) vois l'amour de loin
Vérita(ble)ment en lieu aisé* (* agréable)
Tel que la chambre et le jardin
Me semblent tout temps un palais

Il dit vrai qui me dit avide
Si désireux d'amour de loin
Car nulle autre joie ne me plaît
Que de jouir de l'amour de loin
Mais ce que (je) veux m'est interdit
Car ainsi (me) dota mon parrain
Que j'aime et ne suis pas aimé

Mais ce que (je) veux m'est interdit
Que tout maudit soit le parrain
Qui fit que ne suis pas aimé

http://francais.agonia.net/index.php/poetry/157841/Lorsque_les_jours_sont_longs_en_mai accedé le 23 avril 2011 par Norma Regina

quinta-feira, 21 de abril de 2011

Clément MAROT (1497-1544)

A son ami lion

Je ne t'écris de l'amour vaine et folle :
Tu vois assez s'elle sert ou affolle ;
Je ne t'écris ni d'armes, ni de guerre :
Tu vois qui peut bien ou mal y acquerre ;
Je ne t'écris de fortune puissante :
Tu vois assez s'elle est ferme ou glissante ;
Je ne t'écris d'abus trop abusant :
Tu en sais prou et si n'en vas usant ;
Je ne t'écris de Dieu ni sa puissance :
C'est à lui seul t'en donner connaissance ;
Je ne t'écris des dames de Paris :
Tu en sais plus que leurs propres maris ;
Je ne t'écris qui est rude ou affable,
Mais je te veux dire une belle fable,
C'est à savoir du lion et du rat.

Cettui lion, plus fort qu'un vieux verrat,
Vit une fois que le rat ne savait
Sortir d'un lieu, pour autant qu'il avait
Mangé le lard et la chair toute crue ;
Mais ce lion (qui jamais ne fut grue)
Trouva moyen et manière et matière,
D'ongles et dents, de rompre la ratière,
Dont maître rat échappe vitement,
Puis met à terre un genou gentement,
Et en ôtant son bonnet de la tête,
A mercié mille fois la grand'bête,
Jurant le Dieu des souris et des rats
Qu'il lui rendrait. Maintenant tu verras
Le bon du compte. Il advint d'aventure
Que le lion, pour chercher sa pâture,
Saillit dehors sa caverne et son siège,
Dont (par malheur) se trouva pris au piège,
Et fut lié contre un ferme poteau.

Adonc le rat, sans serpe ni couteau,
Y arriva joyeux et esbaudi,
Et du lion (pour vrai) ne s'est gaudi,
Mais dépita chats, chattes, et chatons
Et prisa fort rats, rates et ratons,
Dont il avait trouvé temps favorable
Pour secourir le lion secourable,
Auquel a dit : " Tais-toi, lion lié,
Par moi seras maintenant délié :
Tu le vaux bien, car le coeur joli as ;
Bien y parut quand tu me délias.
Secouru m'as fort lionneusement ;
Or secouru seras rateusement. "

Lors le lion ses deux grands yeux vertit,
Et vers le rat les tourna un petit
En lui disant : " Ô pauvre verminière
Tu n'as sur toi instrument ni manière,
Tu n'as couteau, serpe ni serpillon,
Qui sût couper corde ni cordillon,
Pour me jeter de cette étroite voie.
Va te cacher, que le chat ne te voie.
- Sire lion, dit le fils de souris,
De ton propos, certes, je me souris :
J'ai des couteaux assez, ne te soucie,
De bel os blanc, plus tranchants qu'une scie ;
Leur gaine, c'est ma gencive et ma bouche ;
Bien couperont la corde qui te touche.
De si très près, car j'y mettrai bon ordre. "

Lors sire rat va commencer à mordre
Ce gros lien : vrai est qu'il y songea
Assez longtemps ; mais il le vous rongea
Souvent, et tant, qu'à la parfin tout rompt,
Et le lion de s'en aller fut prompt,
Disant en soi : " Nul plaisir, en effet,
Ne se perd point quelque part où soit fait. "
Voilà le conte en termes rimassés
Il est bien long, mais il est vieil assez,
Témoin Ésope, et plus d'un million.

Or viens me voir pour faire le lion,
Et je mettrai peine, sens et étude
D'être le rat, exempt d'ingratitude,
J'entends, si Dieu te donne autant d'affaire
Qu'au grand lion, ce qu'il ne veuille faire.

sábado, 16 de abril de 2011

La Brigade et La Pléiade (1550-1575)



Pierre de Ronsard
Le groupe trouve son origine dans la rencontre de Peletier du Mans, Ronsard et Du Bellay. Rejoints par Jean-Antoine de Baïf au collège de Coqueret, sur la Montagne Sainte-Geneviève, ils partagen l'enseignement de l'hélléniste Jean Dorat qui exerce un magistère décisif sur un groupe qu'il initie à la poésie grecque et latine. La renommée des cours de Dorat attire rapidement un public de lettrés et d'artistes: Le Folâtre voyage d'Arcueil (1549) de Ronsard en décrit la troupe. Elle sera rejointe par les élèves du Collège de Boncourt (Jodelle, Belleau, Jean de la Péruse), où enseignent Gerge Buchanan et Marc-Antoine Muret. C'est en 1553 que la sufion a lieu lors de la représentation de la Cléopâtre captive de Jodelle, "tragédie à l'ancienne" dont l'importance reste capitale dans l'histoire théâtrale de ce siècle.
La Brigade est lors constituée mais il faut attendre 1556 pour que naisse l'appellation de la Pléiade à l'imitation de la Pléiade alexandrine. La liste qui consacre les sept poètes connaîtra plusieurs versions. La plus ancienne done: Ronsard, Du Bellay, Antoine Baïf, Jodelle et La Péruse, Guillaume des Autels et Pontus de Tyard.
En 1549, paraît  Deffense et Illustration de la langue française. Il constitue le texte pragmmatique du groupe. S'opposant à L'Art poétique français de Thomas Sébillet, récapitulation de l'art de Marot, il sera à l'origine de nombreux débats poétiques avec la parution notamment du Quintil Horatian de Barthélémy Aneau (1550).
Peletier du Mans
La Deffense, inspirée par le Dialogo delle Lingue (1542) de Sperone Speroni (1500-1588), s'oppose aux poètes néolatins mais aussi aux marotiques et milite en faveur de l'usage de la langue française. Puisque les langues reposent essentiellement sur une convention toute humaine, il s'agit d'illustrer la singularité du français en la soumettant à un patient programme de travail, lecture et exploration des ressources de la langue française au service de la création ou de la récréation verbale; retour vers les textes de l'Antiquité constituant autant de référents dans la fondation de cette littératura nationale. Erudition et mythologie vont dès lors concourir à la constitution d'une poétique nouvelle.
La Pléiade rejette les formes archaïques de la poétique, pour l'ode, l'épopée, l'hymne et enfin le sonnet, et instaure une nouvelle image du poète inspiré du néoplatonisme. Animé par une fureur divine digne d'Apollon ou d'Orphée, cette figure du poète est à l'origine d'une nouvelle perception de la poésie et trouvera en Ronsard son incarnation suprême.

Les Livres d'Emblèmes


Avec la parution de l'Emblematum liber d'André Alciat à Augsbourg en 1531 (traduit en français dès 1536), le livre d'emblèmes, tant en latin qu'en langue vulgare, va connaître un destin européen jusqu'au siècle suivant. À l'origine, l'emblème réunit un intitulé (notion à illustrer), une image souvent allégorique et un bref commentaire. De nombreux auteurs publieront à la suite d'Aliciat des livrets d'emblèmes réduisant souvent ce dispositif à deux éléments. On retiendra notamment: L'écrivain, traducteur et libraire, Gilles Corrozet (1510-1568) qui publia nombre de poètes, et composa le Parnasse des Poètes français qui dresse un état de la poésie de Marot à Ronsard. Il s'attaque à la vogue des Blasons avec ses Blasons domestiques (1539), avant de publier son recueil d'emblèmes: L'Hécatomgraphie (1540) qui reste l'une de ses meilleures oeuvres.
On consultera aussi: Guillaume de La Perrière (1499-ca 1565), Le théâtre des bons engins, auquel sont contenuz cent emblèmes (1539) le régent du collège de la Trinité à Lyon, Barthélemy Aneau (ca 1505-1561), traducteur d'Alciat en 1549, explore les rapports du texte et de l'image dans Décades de la descriptions des animaux (1549) et dans L'Imagination poétique (Picta poesis, 1542); Claude Paradin donne en 1551 ses Devises héroïques et Georgette de Montenay, Emblèmes ou devises chrestiennes. Enfin, Maurice Scève fera figurer cinquante emblèmes dans La Délie.

http://gallica.bnf.fr/themes/LitXVId.htm , le 14 juillet 2002.

Les "Marotiques"

L'influence de Marot marqua nombre de poètes de sa génération, tant à Paris qu'à Lyon. Ils furent tous poètes de cour, parfois traducteurs, liés aux cercles humanistes et évangéliques. Nombreux sont ceux qui participeront au concours des blasons lancé par Marot depuis son exil de Ferrare, et qui aboutit à la publication des Blasons anotomiques du corps féminin.
Victor Brodeau (1502-1540), proche de Clément Marot, fut le secrétaire de Marguerite de Navarre. Il assuma, comme Claude Chappuys (1500-1575) la charge de valet de chambre de François 1er, François Habert (ca1508 - ca1561), fut un écrivain prolixe et représentatif du goût marotique, qui fit de lui la cible de La Pléiade. Mellin de Saint-Gelais (1491-1558), est la figure accomplie du poète de cours. Fils d'Octovien de Saint-Gelais, il est associé à Marot dans l'introduction du sonnet em France, mais ne témoigna d'aucun engouement pour publier ses oeuvres.
Charles Fontaine (1514-ap.1564), proche du mouvemente évangélique, brilla notamment avec La Fontaine d'Amour (1545). Il avait auparavant participé aux deux querelles qui animèrent le cercle des amis de Marot. Dans la Querelle avec Sagon (1534-1537), il publie les Disciples et Amys de Sagon Contre Marot (1537), puis lors de la Querelle des Amies, il donne la Contr'Amye de court (1542), réponse à L'Amye de Court du marotique Bertrand de la Borderie qui avait déclenché la polémique. Quittant ensuite Paris, Charles Fontaine résidera à Lyon. Bien qu'on lui ait attribué un temps le Quintil Horatian, qui fut la réponse des marotiques à la Défense et Illustration de Du Bellay, in fréquenta néanmoins les écrivains de la Pléiade. L'humanisme Hugues Salel ( 1504-1553), ami d'Olivier de Magny qui fut son secrétaire, ne fut pas non plus rejeté par le groupe de Ronsard. Enfin c'est à Charles de Sainte-Marthe (1512-1553) que fut confié le soin d'éditer Marot aprés sa mort.


segunda-feira, 11 de abril de 2011

Renaissance Française



La Renaissance apparaît en France avec un retard important par rapport à l'Italie. La raison principale est la poursuite de la guerre de Cent Ans jusqu'en 1453, et même 1477 (bataille de Nancy), alors que le processus de renaissance artistique est amorcé dès le XVe siècle  au moins en Italie et dans de nombreuses régions d'Europe (Flandres, Rhénanie, Alsace, Portugal...).

Comme en Italie, ses traits caractéristiques sont la soif de vivre, la confiance en l'homme, l'appétit du savoir, l'esprit de libre examen. Ce mouvement remet en cause les mentalités du Moyen Âge et recherche de nouvelles formes de vie et de civilisation. En effet, les possibilités de diffusion de l'information par l'imprimerie, et la découverte d'un nouveau monde au-delà de l'Atlantique, modifient profondément la vision du monde des hommes de cette époque.
Renaissance Française
La renaissance est le temps des peintres, des sculpteurs qui sont employés pour les grands rois comme en France avec François 1er, à l’exemple de Léonard de Vinci qui finit sa vie au Clos Lucé.
Origines et spécificités françaises
Des historiens on considéré comme point de départ de ce mouvement en France, le début des Guerres d’Italie (1492 ou 1515), la période se terminant avec le début des guerres de religion (1562), la signature de l’Édit de Nantes (1598) ou la fin du règne d’Henri IV (1610)
Renforcement de la monarchie : la vouveraineté
En France, la Renaissance a ceci de spécifique que, après le règne centrarlisateur de Louis VI, Le Gros, le povoir du roi s’accentue sur ses vassaux. On passe progressivement d’un régime de suzeraineté à un régime de souveraineté.
En fait, l’évolution des tecniques de guerre a une influence indirecte sur ce changement. La défanse des châteux forts devient progressivement inefficace du fait de l’invention des nouvelles armes de guerre à plus longue portée (bombarde), de sorte qu’il faut imaginer de nouveaux systèmes défensifs. L’inefficacité de l’armée française pendant certains épisodes de la guerre de Cent Ans (bataille d’Azincourt, 1415, notamment) est révélatrice de ce changement.
Les seigneurs féodaux dont les « privileges » dans la société médiévale sont compensés par leur responsabilité sur la population environnante en cas d'agression de la communauté locale, n'ont plus le même rôle. Ils prirent des responsabilités militaires au niveau « national » (et non plus local (en langage moderne), conservant néanmoins leurs privilèges,
La hiérarchie des suzerainetés s'en trouve bouleversée. Il faut donc redéfinir les responsabilités réciproques du monarque, devenu le garant de la sécurité du pays unifié. Le principal théoricien de la définition du principe de souveraineté est Jean Bodin.
François 1er est ainsi l'un des premiers monarques français, au sens propre du terme (dans le système féodal, les rois sont suzerains de leurs vassaux, qui prêtaient serment d'allégeance). On ne voit apparaître l’absolutisme à proprement parler, qu'avec Henri IV, dont les responsabilités sont accrues à la suite de l’édit de Nantes (1598), et surtout avec Louis  XIII (sous l'influence très forte de Richelieu), et avec Louis XIV, appuyé sur ce point par Bossuet.


sábado, 9 de abril de 2011

Pétrarque et le Pétrarquisme (1560 - 1600)



Francesco Petrarca, en français Pétrarque  (Arezzo, 20 juillet 1304 - Arquà, 19 juillet 1374), est un érudit, un poète et un humaniste italien. Avec Dante Alighieri et Boccacio (Bocace), il compte parmi les premiers grands auteurs de la littérature italienne,

Plus que Dante avec Béatrice, Pétrarque est passé à la postérité pour la perfection de sa poésie qui rime son amour pour Laure. Pour beaucoup, l'ensemble de sa gloire, l'essentiel de sa renommée, la portée de son influence, tant stylistique que linguistique, tiennent uniquement à un volume, son immortel Canzoniere  dans lequel il rénova la manière des écrivains du « dolce stil nuovo ».
C'est dans cette œuvre majeure qu'il « se présente comme une sorte de Janus regardant à la fois vers le passé et l'avenir, l'antiquité et la chrétienté, la frivolité et le recueillement, le lyrisme et l'érudition, l'intérieur et l'extérieur ».

De l'oeuvre de Pétrarque, le XVIe siècle privilégie moins l'humaniste que le poète. Avec le  Canzoniere (Rerum vulgarium fragmenta), Pétrarque lègue un recueil de sonnets, chansons, sextines, ballades et madrigaux qui va constituer le modèle de la poésie amoureuse tant en Italie avec Tebaldeo, Serafino et Bembo, qu'en France.
Le Canzoniere relève de la lyrique courtoise qui fait ainsi retour en poésie. Pétrarque y rapporte l'histoire de sa passion pour une jeune fille, Laure, rencontrée en Avignon le 6 avril 1327. Composé en deux parties, opposant en miroir la vie et la mort de Laure, le recueil passe de l'évocation de l'aiméeà son idéalisation, des tensions du désir à la souffrance, de l'amour terrestre à l'amour mystique. C'est l'itinéraire à la fois d'un amant et celui d'un poète qui dépasse la mort et la mélancolie par la rédemption de l'oeuvre vouée à lui assurer l'immortalité.
La Renaissance en retient la forme du "chansonnier" (Délie de Scève, L'Olive de Du Bellay, Les Amours de Ronsard, Le Printemps D'Aubigné...) ainsi qu'une topique du "discours amoureux" et une rhétorique de la passion (métaphore, analogie, hyperbole et antithèse). Le Canzoniere offrira enfin un éventail de motifs qui se perpétueron bien au delà de la Renaissance.
Le pétraquisme se conjugue avec le néoplatonisme de la Renaissance. L'idéalisation de l'amour chez Pétrarque trouve son prolongement dans les thèmes platoniciens exprimés dans le Phèdre et le Banquet. A la fin du siècle, le néopétrarquisme va à la fois dégénérer en un "pétrarquisme blanc" (J. Rousset): poésie galante avec Desportes, Bertaut, Du Perron, et un "pétrarquisme noir": poésie tragique avec Jamyn, Jodelle, Aubigné, Sponde, Chassignet. 

http://gallica.bnf.fr/themes/LitXVIe.htm

XVIe siècle (Costumes des hommes et femmes au), sous le règne de François Ier

(D’après un article paru en 1852)
Publié le SAMEDI 16 JANVIER 2010, par LA RÉDACTION
Si les artistes et les littérateurs avaient le pouvoir de faire la mode, il est très probable que ceux de la Renaissance auraient ressuscité le costume antique, et qu’on eût vu les gens aller par les rues, habillés comme les personnages héroïques qui décorent toutes les productions du règne de François Ier, monuments, meubles, vaisselle. Mais le goût en matière d’habits opère ses évolutions en dehors de l’école, et son indépendance défie les doctrines régnantes au point de se soustraire à celles dont l’empire est le plus irrésistible.
Autre part est la loi d’après laquelle il se gouverne. On l’accuse de suivre sottement la fantaisie d’un petit nombre d’hommes désœuvrés et frivoles ; en y regardant de plus près, on s’apercevrait que c’est l’industrie sans cesse en travail qui le pousse, qui lui impose ses continuels changements. Ceux qui passent pour les rois de la mode n’en sont que les propagateurs ; ils ont au-dessus d’eux le fabricant appliqué à mettre en circulation des produits
Archer de la garde du roi en costume de chambre (Montfaucon)
Archer de la garde du roi
en costume de chambre (Montfaucon)
nouveaux, l’ouvrier industrieux qui sait changer le jeu de son métier, de ses ciseaux, de son aiguille.Au commencement du seizième siècle, la fabrication des draps, jusque-là si active, se mit à baisser tout d’un coup pour faire place à celle de lainages sans souplesse, comme la serge et l’étamine. Cette révolution fit que nobles et riches n’admirent plus dans leur toilette que le velours et les draps de soie ; et l’on conviendra que de pareilles étoffes se prêtaient moins aux chutes naturelles qu’aux façons ajustées et tourmentées. D’autre part, l’idée de crever les habits pour faire parade du linge de corps s’était développée, depuis Charles VIII, en raison des progrès accomplis par le travail de la toile, de telle sorte qu’on en était venu à ouvrir toutes les pièces du costume, depuis les pieds jusqu’aux épaules. Or eût-il été possible de faire comprendre l’avantage de la simplicité grecque ou romaine à tant d’industriels que cette mode occupait ?
Quant au costume féminin, la recherche des plis factices l’éloigna encore davantage des traditions antérieures. C’est alors que, pour favoriser l’effet de l’étoffe, on imagina de déformer le corps en le tenant emprisonné dans des appareils qui eussent passé auparavant pour des instruments de supplice. Sous les noms de basquine et de vertugale, le corset et les fausses tournures commencèrent leur interminable règne. Une fois le goût porté aux tailles fines, adieu tout espoir de retour au péplum et à la chlamyde.
Voilà comment il est arrivé que les coupes antiques, dont le Moyen Age, dans ses plus grands écarts, avait toujours conservé quelque chose, disparurent pour toujours à la Renaissance ; et comment le costume moderne, si dénué de la grâce antique, date son avènement de l’époque même où tant d’artistes éminents ranimèrent par leurs chefs-d’œuvre le sentiment du beau. François Rabelais, auteur si minutieux lorsqu’il décrit, nous a laissé une très longue énumération des pièces qui composaient avant 1530 le costume des deux sexes. Il suffit de rajeunir un peu le style de ce passage pour avoir un des chapitres les plus instructifs de l’histoire des modes.
Il écrit en effet que les dames (en galant homme, il donne le pas aux dames) portaient chausses (bas) d’écarlate ou de migraine (vermeil), chausses qui montaient au-dessus du genou juste de la hauteur de trois doigts, et la lisière était de quelque belle broderie ou découpure. Les jarretières étaient de la couleur de leurs bracelets, et serraient le genou par-dessus et par-dessous. Les souliers, escarpins et pantoufles, de velours cramoisi, rouge ou violet, étaient déchiquetés à barbe d’écrevisse.
Par-dessus la chemise, ajoute-t-il, elles vêtaient la belle vasquine, de quelque beau camelot de soie ; sur la vasquine vêtaient la vertugale de taffetas blanc, rouge, tanné (saumon), gris, etc. Au-dessus, la cotte de taffetas d’argent, faite à broderies de fin or entortillé à l’aiguille ; ou bien, selon que bon leur semblait et conformément à la disposition de l’air, de satin, damas, velours orangé, tanné vert, cendré, bleu, jaune clair, rouge cramoisi, blanc ; de drap d’or, de toile d’argent, de cannetille, de broderie, selon les fêtes. Les robes, selon la saison, de toile d’or à frisure d’argent, de satin rouge couvert de cannetille d’or, de taffetas blanc, bleu, noir, tanné ; de serge de soie, camelot de soie, velours, drap d’argent, toile d’argent, or tiré, velours ou satin pourfilé d’or en diverses portraitures.
Puis Rabelais nous révèle qu’en été, quelquefois, au lieu de robes, elles portaient belles marlottes des étoffes mentionnées précédemment, ou des bernes à la mauresque, de velours violet à frisure d’or sur cannetille d’argent, ou à filet d’or garni aux rencontres de petites perles indiennes. Et toujours le beau panache, selon les couleurs des manchons, bien garni de papillettes d’or. En hiver, robes de taffetas de couleur comme dessus, fourrées de loup cervier, genette noire, martre de Calabre, zibeline, et autres fourrures précieuses.
On apprend enfin que les patenôtres, anneaux, jazerans, carcans, étaient de fines pierreries, escarboucles, rubis balais, diamants, saphirs, émeraudes, turquoises, grenats, agates, bérils, perles et unions d’excellence. L’accoutrement de la tête était selon le temps : en hiver, à la mode française ; au printemps, à l’espagnole ; en été, à la turque ; excepté les fêtes et dimanches, où elles portaient accoutrement français, parce qu’il est plus honorable et sent mieux sa pudicité matronale.
Avant d’aller plus loin, il est bon de préciser par quelques explications la forme des principaux objets que nomme notre vieil auteur. Les chaussures dont il entend parler, souliers, escarpins ou pantoufles, étaient très épatées du bout, très découvertes et crevées, ce qui constituait la déchiqueture. L’imitation des barbes d’écrevisse était produite par une engrêlure sur le bord des crevés. La vasquine ou basquine était un corset en forme d’entonnoir, muni de pans ou basques tombant sur les hanches. Il était rembourré et monté sur une armature en fils de laiton, avec un busc de baleine sur le devant. On le serrait à la taille au point de mettre la chair à vif ; ce qui est exprimé en termes très peu attiques dans un méchant poème du temps, intitulé le Blason des basquines et vertugalles.
La vertugalle faisait par en bas le même office que la basquine par en haut, mais en sens contraire, car elle était destinée à donner à la jupe le maintien d’un entonnoir renversé. Elle consistait en un tour de corps muni d’appendices qui descendaient sur les côtés comme les paniers de l’ancien régime, sauf qu’ils ne bombaient pas. A cause de la figure que prenait la cotte ou robe de dessous posée sur cet appareil, on l’appelait godet, parce que godet, dans l’ancienne langue, exprimait un vase de la forme de nos verres à vin de Champagne.
La robe de dessus, appelée proprement robe, était taillée en carré et assez décolletée sur la poitrine. Elle couvrait tout le corsage et s’ouvrait en pointe à la taille comme une redingote. C’est seulement par cette ouverture que la
La reine Éléonore, seconde femme de François Ier (Montfaucon)
La reine Éléonore, seconde
femme de François Ier (Montfaucon)
cotte était apparente. Les manches de la robe n’allaient que jusqu’à la saignée, où elles formaient un large retroussis et tombaient sons le coude en manière de sacs. Par-dessous ces manches, le bras était couvert d’abord de la chemise, qui finissait au poignet par des manchettes, et ensuite de manchons ou manches postiches en plusieurs brassards qui se nouaient les uns aux autres par des rubans. Ce que nous appelons brassard était bracelet du temps de Rabelais ; c’est pourquoi sa description nous montre les jarretières appareillées de couleur avec les bracelets.La marlotte était un pardessus plus léger que la robe, à peu près de la forme des caracos que l’on porta quelques siècles plus tard, mais plus ample de basques et garni de tuyaux par-derrière. La berne était une marlotte sans manches, portée de Maroc en Espagne et d’Espagne en France. Les cottes portées sous la marlotte et sous la berne étaient pourvues d’un corsage, ce qui les faisait appeler des corsets ; car ce n’est qu’au dix-septième siècle que ce mot de corset a voulu dire la même chose que basquine. Au contraire, les cottes portées sous la robe consistaient en une simple jupe. Les manchons, dans ce cas, s’attachaient, non pas à la robe de dessous, mais aux épaulettes de la basquine.
Par « le beau panache » dont il est parlé immédiatement après les marlottes et les bernes, il faut entendre, non pas un ajustement de tête, mais un bouquet de plumes d’autruche qui servait d’éventail en été et d’écran en hiver. C’était encore un objet d’importation étrangère, emprunté aux dames italiennes. Le panache s’appelait aussi contenance, dénomination qu’il partageait avec divers petits objets comme pelotes, flacons à parfums, clefs, qui étaient suspendus à la ceinture, et qu’on prenait à la main pour se donner une contenance.
La reine Éléonore, seconde femme de François Ier, mit à la mode, en fait de contenance, le miroir, auquel on n’avait pas songé jusque-là. Il se peut que le portrait que nous donnons de cette princesse la représente avec cet objet favori, qu’une erreur de l’artiste employé par Montfaucon aura transformé en une pierre à facettes. Les patenôtres étaient les chaînes ou chapelets d’où pendaient les contenances, au contraire des jazerans qui étaient les chaînes de cou. Les carcans d’alors seraient aujourd’hui des colliers.
Nos deux figures de femmes font saisir mieux que toute description la différence qu’il y avait entre la coiffure française et la coiffure italienne ou à la turque. La reine Claude est coiffée à la française, avec templettes et chaperon,
Portrait de la reine Claude, première femme de François Ier (Montfaucon)
Portrait de la reine Claude, première
femme de François Ier (Montfaucon)
suivant la mode du temps de Louis XII, tandis que la reine Éléonore porte le bonnet italien dépourvu de toute espèce de garniture, si ce n’est qu’une passe d’orfèvrerie l’assujettissait sur la tête. Quant à la coiffure espagnole, elle consistait en une toque posée sur des cheveux en bandeaux.Reprenons maintenant le texte de Rabelais, pour qu’il nous apprenne la composition du costume masculin : les hommes étaient habillés à leur mode : chausses, pour les bas, d’étamet ou de serge drapée, en écarlate, migraine blanc ou noir ; pour les hauts, de velours des mêmes couleurs, ou bien près approchant ; brodées et déchiquetées selon leur invention ; le pourpoint de drap d’or, d’argent, de velours, satin, damas, taffetas des mêmes couleurs, déchiqueté, brodé et accoustré à l’avenant ; les aiguillettes de soie des mêmes couleurs, avec les fers d’or bien émaillés.
Puis l’auteur mentionne les saies et chamarres de drap d’or, drap d’argent, velours pourfilé à plaisir ; les robes autant précieuses comme celles des dames ; les ceintures de soie, des couleurs du pourpoint ; et chacun la belle épée au côté, la poignée dorée, le fourreau de velours de la couleur des chausses, le bout d’or et d’orfèvrerie ; le poignard de même ; le bonnet de velours noir, garni de force bagues et boutons d’or ; la plume blanche, mignonnement partagée de paillettes d’or, au bout desquelles pendaient en papillettes beaux rubis, émeraudes, etc.
La première chose qui apparaît, c’est que l’on commença sous François Ier à se servir du mot bas pour désigner la partie des chausses qui couvrait la jambe. Les étoffes indiquées pour faire les bas font voir qu’il n’était pas encore question de bas de mailles. L’étamet, la serge drapée, étaient des laines croisées analogues à nos mérinos, et par conséquent la confection des bas appartenait encore aux tailleurs.
Les hauts de chausses, que l’on ne tarda pas à appeler simplement des chausses, admettaient vingt sortes de façon : les unes bouffantes, les autres collantes, celles-ci longues, celles-là courtes, toutes déchiquetées, tailladées, balafrées avec des flocards ou bouffants de toile fine d’abord, plus tard de satin, qui passaient à travers les ouvertures. Des noms bizarres dont il serait difficile aujourd’hui de préciser le sens, s’appliquaient aux diverses variétés de chausses : chausses à la martingale, à la bigote, à la bougrine, à la garguesque, à la gigote, à la marinière, à la suisse, à queue de merluche, etc., etc.
Le pourpoint, après lequel les aiguillettes tenaient les chausses attachées, continua d’être ce qu’il avait été du temps de Louis XII, un gilet agrafé
Seigneurs à la mode d'environ 1540, d'après une miniature de Gaignières
Seigneurs à la mode d’environ 1540,
d’après une miniature de Gaignières
par-derrière ou sur le côté. A l’encolure se montraient un ou deux doigts d’une chemise froncée, qu’on voyait reparaître sur la poitrine à travers les crevés et balafres du corsage.Un portrait de François Ier, au Musée du Louvre, le représente avec un pourpoint fait de cannetille tressée en filet ; dernier perfectionnement où dut s’arrêter la mode des habits percés à jour.
Les saies et chamarres étaient le vêtement par excellence, l’équivalent du frac moderne. La saie consistait en une tunique ouverte en pointe jusqu’à la ceinture, avec une jupe à tuyaux. La chamarre était une veste longue, très ample et sans ceinture, formée de bandes de soie réunies par du galon. C’est d’elle que dérive l’ancien habit galonné des valets de grande maison. Après 1530 commença la mode des casaques, qui étaient de la forme des chamarres, mais se ceignaient à la taille et étaient coupées en plein velours. Aux saies, chamarres et casaques s’attachaient par des aiguillettes de larges mancherons découpés et crevés comme les autres pièces du costume. La robe, plus longue que la casaque, descendant jusqu’au jarret et non ceinte, était l’habit d’hiver. On la garnissait ordinairement de fourrure.
C’est du règne de François Ier que date l’introduction des armes dans la toilette. Rabelais s’en est moqué dans un autre endroit, en mettant au flanc de son pacifique Gargantua une belle flamberge de bois doré avec un poignard de cuir bouilli. Selon lui, les Français tenaient cette mode des « Indalgos bourrachous », nom sous lequel il désigne ces aventuriers espagnols, vantards, querelleurs et ivrognes, dont les guerres du seizième siècle avaient inondé le continent.
Le bonnet dont parle notre auteur était la toque. Il est singulier qu’il ne fasse
François Ier en costume paré de cheval
François Ier en costume paré de cheval
pas entrer dans sa description le chapeau, coiffure aussi fréquemment portée que la toque, à en juger par les monuments. Le Titien a peint François Ier avec un chapeau.Ces chapeaux-là différaient de ceux du règne précédent en ce qu’ils avaient les bords rabattus. Jusqu’en 1521, bonnet et chapeau se posèrent sur une chevelure longue par-derrière et taillée sur le front, selon la vieille mode du quinzième siècle. Un accident arrivé au roi mit les cheveux ras en faveur. Dans une partie de jeu, et d’un jeu très sot à coup sûr, un de ses gentilshommes, l’ayant atteint d’un tison allumé, pour panser la plaie il fallut lui raser la tête. Par respect pour leur maître, les courtisans se firent tondre comme lui, et tout le monde ne tarda pas d’en faire autant.
Des auteurs mal informés prétendent que la barbe fut reprise en même temps que l’on quittait les grands cheveux. C’est une erreur qui ne peut tenir contre le témoignage de quantité de portraits où l’on voit la barbe et les cheveux portés simultanément ; tous ceux de la jeunesse de François Ier sont dans ce cas. Nos lecteurs en ont un exemple par la figure équestre que nous leur donnons d’après le bas-relief du Camp du Drap d’or, exécuté dans la cour de l’hôtel du Bourgtheroulde, à Rouen. Or le congrès connu sous le nom de Camp du Drap d’or eut lieu, comme on sait, en 1520, c’est-à-dire un an avant l’époque où l’on dit que François Ier reçut cette blessure qui l’obligea au sacrifice de ses cheveux.


Marguerite de Navarre (1492 - 1549)

Soeur de François Ier, épouse du Duc d'Alençon (1509), puis du roi de Navarre (1527). Marguerite joue un rôle capital au cours de la première partie du siècle. Proche de son frère sur lequel elle exerce une influence profonde, notamment diplomatique, elle est ouverte aux idées nouvelles et réunit autour d'elle tant à la cour de France qu'à Nérac, un cercle d'humanistes et d'écrivains. Dès 1518, elle est gagnée à l'évagélisme de l'évêque de Meaux, Guillaume Briçonnet, avec lequel elle entretient une importante correspondance. Mystique, elle est profondément marquée par le sentiment néant de l'homme et met son salut dans la figure du Christ rédempteur et dans l'amour de  Dieu qu'elle teinte de néoplatonisme. Par la suite, Marguerite interviendra souvent pour défendre les érivains suspects aux yeux des autorités religieuses tels: Clément Marot, Étienne Dolet et Bonaventure des Périers.
Après le Dialogue en forme de vision nocturne (1525) et des oeuvres théâtrales, elle donne, en 1531, son poème: Miroir de l'âme pêcheresse, qui será attaqué par la Sorbonne lors de sa réédition en 1533, et nécessitera l'intervention de François Ier. Le livre est empreint des idées évangélistes qui font de la foi et de la charité les voies du salut. Il sera suivi par de nombeux autres poèmes dont les  Chansons spirituelles où Marguerite de Navarre utilise la structure poétique des chansons profanes en leur substituant des textes religieux. Aprés l'affaire des Placards (1534), Marguerite se retire à Nérac et réunit ses oeuvres dans les Marguerites de la Marguerite des princesses (1547). Reste qu'une partie importante de ses textes restera inédite jusqu'à l'édition d'Abel Lefranc (1896).
Dès 1542, Marguerite compose l'Heptaméron. Il a pour modèle les dix journées du Décameron de Boccace, texte traduit en France en 1414 et qui le sera à nouveau en 1545, par François le Maçon. Mais, interrompu en 1549 par la mort de Marguerite en 1549, l'Heptaméron ne rassemble que 72 nouvelles se déroulant en sept journées.  Il paraîtra quelque peu retouché par Claude Gruget en 1559, avant que le texte original ne soit restitué en 1853. Comme dans le Décaméron de Boccace, les nouvelles s'inscrivent dans une histoire-cadre (la cornice italienne). Dix voyageurs sont réunis dans une abbaye, alors qu'un violent orage a coupé toute communication. Pour passer le temps, cette société écoute des histoires "vrais" dans des registres divers. La réussite de cet ouvrage tient au fait qu'il privilégie aussi la conversation, le "devis", car chaque nouvelle est suivie des commentaires tenus par l'ensemble des auditeurs.

sexta-feira, 8 de abril de 2011

Le Rhétorique - Clément Marot




Clément Marot, né à Cahors pendant l’hiver 1496-1497 et mort en 1544 à Turin est un poète français. Bien que marqué encore par l'héritage médiéval, Marot a été un des premiers grands poètes modernes français. Protégé de Marguerite de Navarre, sœur du roi de France François 1er, ses sympathies marquées pour la Réforme et pour Luther lui ont valu cependant la prison puis l'exil en Suisse et en Italie.
C'est sous l'égide de son père, le rhétorique Jean Marot, et de Lemaire de Belges, que Clément Marot fait ses débuts de poète avec Le Temple de Cupido (1514), recueil dans le prolongement de la grande rhétorique et de la poésie médiévale. Dès 1519, il entre au service de Marguerite d'Angoulême et écrit pour la maison d'Alençon l'Épistre du camp d'Attingny. Acquis à l'évalélisme du groupe de Meaux, il est dénoncé et emprisonné au Châtelet en 1526, l'année de la mort de son père, pour avoir mangé du lard en carême. Il compose alors L'Épistre à son ami Lyon, et une satire de la justice, L'Enfer, qui n'est pas sans rappeler Villon - qu'édita aussi Clément Marot.
Valet de chambre du roi, chroniqueur brillant et insolent, aussi à l'aise dans le lyrisme que dans la satire, Clément Marot donne le 12 août 1532, L'Adolescence clementine. Il a apporté un soin particulier à la composition de ce recueil où les pièces sont classées par genres et y ouvre une nouvelle "poétique". Le livre connaît un immense succès et fait de son auteur l''un des plus célèbres poètes de son temps: la mode est à l'épigramme, au rondeau et à l'épitre. Mais l'affaire des Placards (octobre 1534), oblige Marot à fuir. Réfugié auprès de Marguerite, puis à Ferrare chez Renée de France, qui accueillait de nombreux huguenots, et enfin à Venise, il accepte d'abjurer "l'erreur luthérienne" pour retrouver la Cour. C'est l'époque de la querelle avec Sagon, celle aussi où Marot entreprend la traduction des Psaumes (Trente Psaumes, 1541, Marot traduisit 49 psaumes sur 150, son travail fut terminé par Théodore de Bèze). Mais François 1er radicalise alors sa politique religieuse et Les Psaumes sont mis à l'index (1542). Marot trouvera refuge à Genève, avant de mourir à Turin. Écarté par La Pléiade, Marot sera ressuscité au siècle suivant par Voiture, et plus tard La Fontaine.
Rétiré des notes du professeur Claudia Falluh

Le Rhétorique - Jean Lemaire de Belges (1473 - 1515?)


Après des études auprès de Jean Molinet, Jean Lemaire de Belges est tour à tour au service de Pierre de Bourbon, Louis de Luxembourg, Anne de Bretagne puis de Marguerite d'Autriche, poru laquelle il compose Les Épitres de l'amant vert sur la mortd e son perroquet. En 1508, il est "indiciaire" de la Maison de Bourgone et écrit Les Illustrations de Gaules et singularités de Troie (1511), fresque où il inscrit la Gaule dans la descendance d'Hercule de Lydie, père des Troyens et des Gaulois. Mais c'est avec La Concorde des deux langages entrepis la même année qu'il donne un texte décisif pour cette période. Art poétique qui milite pour la langue française, cet ouvrage est souvent considéré comme l'une des "ouvertures" de la Renaissance française.

retiré des notes du professeur Claudia Falluh

Les Grands Réthoriqueurs - du XVIe siècle


  • Jean Lemaire de Belges (1473 - 1515?), à la cour de Bourgogne, puis de France
  • Guillaume Crétin  (?-1525)
  • Jean Clément Marot (vers 1450-1526), à la cour de France
  • André de la Vigne  (vers 1470-après 1515)
  • Jean Bouchet (1476-1557)
  • Jean Robertet

Les Grands Rhétoriqueurs

Redécouverts après avoir été longtemps dédaignés par l'histoire littéraire, les grands rhétoriqueurs doivent leur nom à la "seconde rhétorique", qui définit et codifie alors la poésie. Ce son des poètes de cour, mais aussi des posateurs et des auteurs dramatiques qui cumulent souvent la charge d'historiographe ("indiciaire") au sein de nombreuses cours de France (Bretagne, Bourgogne). Certains font oeuvre d'humanistes et de traducteurs, mais écrivains (et parfois conseillers) des Princes, leur première tâche est d'en souternir les causes. Ainsi interviennent-ils dans le débat avec Rome en faisant la propagande du gallicanisme. Souvent retenus pour leur virtuosité technique, il brillent dans les jeux poétiques (acrostiches, palindromes, rimes équivoquées, fatras, coq-à-l'âne). Mais ils ont surtout souci déjà d'"illustrer" la langue française, d'en inventorier les "potentialités" en même temps qu'ils en recueillent l'heritage médiéval (Alain Chartier, Jean de Meung, Villon), que Clément Marot e ses disciples vivifieront à la génération suivante.

(retiré des notes de la professeure Claudia Falluh)

Affiché par Norma - monitrice du Cours Littérature Française - Poésie (UnB - 1/2011)

Ce qui est - La Rhétorique


La rhétorique (ce nom provient du nom latin rhetorica, provenant du nom grec ῥητορικὴ τέχνη[rhêtorikê], se traduisant par « technique, art oratoire », désignant au sens propre « l'art de bien parler », provenant du nom rhêtôr, se traduisant par « orateur »), est l'art ou la technique de persuader, généralement au moyen du langage. Elle est née au Ve siècle av. J.-C. en  Sicile, selon la légende, puis fut introduite à Athènes par le siphiste Gorgias, où elle se développa dans les milieux judiciaires et politiques. Selon Ruth Amossy : « Telle qu’elle a été élaborée par la culture de la Grèce antique, la rhétorique peut être considérée comme une théorie de la parole efficace liée à une pratique oratoire. » Elle vise donc à persuader un auditoire sur les sujets les plus divers. Elle a progressivement laissé place à un art de bien dire plutôt qu’un art de persuader, se restreignant à un inventaire de figures relevant des ornements du discours.
La rhétorique est à la fois la science (au sens d'étude structurée) et l'art (au sens de pratique reposant sur un savoir éprouvé, une technique) qui se rapporte à l'action du discours sur les esprits, « bene dicendi scientia » selon les mots de l'orateur romain Quintilien. À ses débuts, la rhétorique s'occupait du discours politique oral, avant de s'intéresser de manière plus générale aux textes écrits et surtout aux textes littéraires et dramatiques, discipline nommée aujourd'hui la« stylistique ».
La rhétorique se distingue de l'argumentation et de la dialectique par l'usage des effets pathétiques ou éthiques du discours sur le public
accédé au site http://fr.wikipedia.org/wiki/Rh%C3%A9torique le 09avril2011, 00h10
postée par Norma - monitrice du cours de Littérature Française - Poésie (UnB 1º 2011) Prof. Claudia Falluh

Renaissance Française - Sommaire

RENAISSANCE:
  1. Les Grands Rhétoriqueurs
  2. Jean Lemaire de Belges
  3. Clément Marot
  4. Marguerite de Navarre
  5. Les "Marotiques"
  6. La Querelle des Armies
  7. Les Livres d'Emblèmes
  8. Pétrarque et le Pétrarquisme
  9. Maurice Scève
  10. La Poésie Lyonnaise
  11. La Brigade et La Pléiade
  12. Pierre Ronsard
  13. Joachim du Bellay
  14. Philippe Desportes
  15. Agrippa d'Aubigné